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LA PROGRESSION DU MOUSTIQUE TIGRE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE

De nombreux moustiques, une soixantaine d’espèces différentes, ont toujours été présents en France métropolitaine. Cependant, l’essor de la mondialisation et des échanges internationaux a entrainé l’introduction incontrôlée de nouvelles espèces de moustiques non-européens. Principalement importés par le transport de pneus, quatre espèces* de moustiques du genre Aedes ont été identifiées sur le sol français, dont le célèbre Aedes albopictus, communément appelé « moustique tigre ». Seul ce dernier n’a pas été éradiqué et a survécu en s’adaptant aux conditions climatiques européennes et à nos modes de vie urbains.1

*Aedes albopictus, Aedes atropalpus, Aedes japonicus et Aedes triseriatus.

En effet, le moustique tigre, originaire d’Asie du Sud-Est, est acclimaté aux régions tropicales. Cependant, depuis sa première apparition en France métropolitaine, dans les Alpes Maritimes en 2004, il n’a cessé d’étendre son implantation (Figure 1) et a colonisé 64 départements du territoire métropolitain en 2021 (Figure 2).2

La situation française n’est que le reflet du même phénomène mondial, puisqu’en une vingtaine d’années, le moustique tigre est présent sur tous les continents, hormis l’Antarctique. La mondialisation de sa présence lui vaut d’être classé comme une des espèces les plus invasives du monde !

FIGURE 1 : Extension du moustique tigre en France métropolitaine depuis son apparition en 2004.

FIGURE 2 : Carte des départements français présentant le moustique tigre au 1er janvier 2021.2

Outre l’irritation cutanée provoquée par la piqûre, les moustiques femelles sont capables de transmettre plus d’une trentaine de virus, bactéries et parasites. Ce sont de véritables vecteurs de maladies, dont les plus connues sont le chikungunya*, la dengue*, la fièvre jaune*, la maladie à virus Zika*, le paludisme, et le virus du Nil occidental.

Face à la menace de santé publique et aux précédentes épidémies3 de chikungunya et de dengue, à La Réunion et plus récemment en France métropolitaine, une commission de lutte contre la propagation du moustique tigre en France a été nommée à l’Assemblée Nationale. Cette commission a d’ailleurs classé comme « risque sanitaire majeur » la propagation de ce moustique pour les prochaines décennies.

*Ces quatre maladies peuvent être transmises par les virus de genre Aedes, notamment le moustique tigre.

Par exemple, en France métropolitaine en 2019, le Ministère de la solidarité et de la santé a reporté 674 cas de dengue importés et 9 cas autochtones, 57 cas de chikungunya importés et 12 cas autochtones, 6 cas de maladies à virus Zika importés et 3 cas autochtones.

Le moustique tigre et son « cousin » du même genre, Aedes aegypti, qui se déplacent à une vitesse de 150 km par an en Europe, menaceront près de la moitié de la population mondiale en 2050.5 En causes sont la mondialisation des échanges de biens et de personnes, qui ont permis une dissémination mondiale, mais également la forte capacité d’adaptation de certaines espèces de moustiques !6 En effet, les œufs des moustiques tigres, à présent considérés comme européens, résistent à des températures négatives (entre -7 et -12°C pendant 24 h) alors que les œufs des moustiques tigres tropicaux ne peuvent survivre à une température en dessous de zéro.1

En parallèle, le réchauffement climatique et la hausse des températures moyennes hivernales ne font que faciliter l’implantation et la survie de nouvelles espèces de moustiques non-européens. Ce serait le cas pour Aedes aegypti, moustique du même genre que le moustique tigre et vecteur des mêmes maladies, qui devrait refaire son apparition dans le sud de l’Europe en 2030 et en France les années suivantes.5

Compte-tenu des facultés d’adaptation du moustique tigre en milieu urbain, la seule solution réaliste est l’utilisation d’agents répulsifs efficaces, comme Crusoé.

Claire Grison - Ingénieur en Biochimie, Docteur en Chimie Organique et Rédactrice Scientifique

Références : 

[1] S. M. Thomas, U. Obermayr, D. Fischer, J. Kreyling and C. Beierkuhnlein, Parasites & Vectors, 2012, 5, 100.

[2] Ministère de la Santé et des Solidarités (France), Cartes de présence du moustique tigre (Aedes albopictus) en France métropolitaine, https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/especes-nuisibles-et-parasites/article/cartes-de-presence-du-moustique-tigre-aedes-albopictus-en-france-metropolitaine.

[3] J. M. Medlock, K. M. Hansford, F. Schaffner, V. Versteirt, G. Hendrickx, H. Zeller and W. V. Bortel, Vector-Borne and Zoonotic Diseases, 2012, 12, 435–447.

[4] Ministère de la Santé et des Solidarités (France), Moustiques vecteurs de maladies, https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/risques-microbiologiques-physiques-et-chimiques/especes-nuisibles-et-parasites/moustiques.

[5] S. J. Ryan, C. J. Carlson, E. A. Mordecai and L. R. Johnson, PLOS Neglected Tropical Diseases, 2019, 13, e0007213.

[6] M. U. G. Kraemer, R. C. Reiner, O. J. Brady, J. P. Messina, M. Gilbert, D. M. Pigott, D. Yi, K. Johnson, L. Earl, L. B. Marczak, S. Shirude, N. Davis Weaver, D. Bisanzio, T. A. Perkins, S. Lai, X. Lu, P. Jones, G. E. Coelho, R. G. Carvalho, W. Van Bortel, C. Marsboom, G. Hendrickx, F. Schaffner, C. G. Moore, H. H. Nax, L. Bengtsson, E. Wetter, A. J. Tatem, J. S. Brownstein, D. L. Smith, L. Lambrechts, S. Cauchemez, C. Linard, N. R. Faria, O. G. Pybus, T. W. Scott, Q. Liu, H. Yu, G. R. W. Wint, S. I. Hay and N. Golding, Nat Microbiol, 2019, 4, 854–863.