Confrontés aux préoccupations environnementales et de santé, les consommateurs avertis délaissent les répulsifs anti-moustiques synthétiques au profit des répulsifs anti-moustiques naturels ou d'origine naturelle
Seuls les répulsifs composés d'huiles essentielles peuvent être qualifiés de naturels
Ces deux termes sont réglementés par la norme ISO 16128, qui peut cependant prêter à confusion et laisse place à une utilisation parfois excessive du terme naturel. Un produit dit "naturel" si il est composé de produits purs, existants sous forme brute dans la nature ou obtenus par un traitement physique (pression, broyage, séchage, distillation ou macération).1
Ainsi seuls les répulsifs composés d'huiles essentielles sans ajout de composés de synthèse, comme Crusoé, peuvent être qualifiés de naturels. En effet une huile essentielle est obtenue par un simple procédé de distillation de matériel végétal, dont les molécules odorantes sont entraînées par de la vapeur d'eau. Il s'agit d'un procédé ancestral qui ne nécessite l'ajout d'aucun produit chimique. 2
Crusoé : une utilisation rigoureuse et précise des huiles essentielles
Historiquement, les huiles essentielles de citronnelle, et plus particulièrement l'huile essentielles de citronnelle de Java (Cymbopogan winterianus), sont les premières huiles essentielles à avoir été utilisées comme répulsifs naturels.3 Aujourd'hui, un grand nombre d'huiles essentielles, comme celles d'eucalyptus, et particulièrement d'eucalyptus citronné (Eucalyptus ou Corymbia citriodora) ou encore plus récemment de Niaouli (Melaleuca vividiflora) entrent dans la formulation des répulsifs naturels. Devenus l'alternative indispensable aux produits de synthèse et très appréciées du grand public grand à leur origine végétale, les huiles essentielles ne sont pas toutes efficaces et peuvent même s'avérer dangereuses en fonction de leur composition et/ou de leur utilisation.4
Les informations et études sur l’efficacité répulsive des huiles essentielles sont souvent contradictoires, même dans les revues scientifiques. Cela vient d’un manque de précisions dans les espèces végétales utilisées pour préparer l’huile essentielle, la concentration d’utilisation, l’espèce de moustiques ciblée ainsi que le test de répulsion pratiqué.3,5
o Les huiles essentielles sont des mélanges complexes de composés organiques (terpènes, sesquiterpènes, composés aromatiques, composés oxygénés) dont la composition peut varier en fonction de l’espèce végétale et des parties végétales (feuilles, fleurs, tiges) utilisées. Ainsi deux huiles d’eucalyptus peuvent avoir des compositions très différentes, et donc des activités répulsives non comparables. Par exemple, une solution de 20% d’huile essentielle d’Eucalyptus citriodora (renommée Corymbia citriodora) est deux fois plus répulsive qu’une même solution d’Eucalyptus globulus contre le moustique Anophele stephensi.6
Pour palier à ce problème, Crusoé est toujours fabriqué à partir des mêmes huiles essentielles chémotypées, dont la composition chimique est établie de façon rigoureuse par chromatographie en phase gazeuse.
o Les huiles essentielles étudiées comme répulsifs sont testées en laboratoire ou en plein air contre une espèce de moustique disponible ou locale. Or une huile essentielle peut présenter une activité répulsive très efficace contre une espèce de moustique et aucune efficacité contre une autre espèce. Par exemple, l’efficacité de l’HE de Cymbopogan winterianus varie de 52 à 100% en fonction de l’espèce de moustiques Anophèle ciblée.6 Ainsi une attention particulière doit être apportée quant à la mention « anti-moustique » peu précise.
Crusoé a été conçu pour repousser différentes espèces de moustiques, en laboratoire et en milieu tropical, Aedes albopictus, Aedes aegypti, Anophele gambiae et Culex pipiens, avec la même efficacité et pendant une durée moyenne de 7 h.7
o Bien que non mentionnée dans certaines études, la concentration d’utilisation de l’huile essentielle est cruciale pour son activité répulsive. De nombreuses huiles essentielles ont une excellente activité répulsive à forte concentration, ce qui peut conduire à un étiquetage « anti-moustique » abusif, puisqu’elles ne peuvent pas être utilisées telles qu’elles pour des raisons de toxicité.6 La toxicité des huiles essentielles est très souvent méconnue du grand public. En effet, il est important de se souvenir que les produits naturels ne sont pas systématiquement moins dangereux ou plus sûrs que les produits de synthèse.4 Les huiles essentielles de citronnelle de Java et d’eucalyptus citronné sont riches en citronellal (environ 30 et 70% respectivement), qui peut être irritant pour la peau voire allergène.8 Les huiles essentielles d’eucalyptus globuleux, radié et de niaouli possèdent un taux important d’eucalyptol qui est très allergisant et toxique en cas d’ingestion.9
La formulation de Crusoé a été soigneusement optimisée afin d'être la plus efficace possible en respectant les concentrations d'utilisation réglementaire des huiles essentielles et en évitant scrupuleusement l'utilisation d'huiles essentielles composées de terpènes toxiques.
Claire Grison - Ingénieur en Biochimie, Docteur en Chimie Organique et Rédactrice Scientifique
Références :
[1] ISO, ISO 16128-1:2016(fr), Lignes directrices relatives aux définitions techniques et aux critères applicables aux ingrédients et produits cosmétiques naturels et biologiques — Partie 1: Définitions des ingrédients, https://www.iso.org/obp/ui/#iso:std:iso:16128:-1:ed-1:v1:fr, (accessed 7 January 2022).
[2] N. Boulanger and L. de Gentile, in Protection personnelle antivectorielle, eds. G. Duvallet and L. de Gentile, IRD Éditions, Marseille, 2017, pp. 50–116.
[3] L. S. Nerio, J. Olivero-Verbel and E. Stashenko, Bioresour. Technol., 2010, 101, 372–378.
[4] C. Grison and A. Moderc, L’Actualité Chimique.
[5] M. F. Maia and S. J. Moore, Malaria Journal, 2011, 10, S11.
[6] A. Asadollahi, M. Khoobdel, A. Zahraei-Ramazani, S. Azarmi and S. H. Mosawi, Malaria Journal, 2019, 18, 436.
[7] World Intellectual Property Organization, WO2021005204A1, 2021.
[8] PubChem, Hazardous Substances Data Bank (HSDB), https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/source/hsdb/594, (accessed 7 January 2022).